Quand j’ai découvert l’histoire de Camille, forcement je me suis sentie concerné ayant moi aussi un passé en PMA. Pour ma part j’ai eu la chance de ressortir avec un enfant et sans cancer mais ce n’est pas son cas… Son témoignage est troublant, puisqu’il concerne un grand non dit la PMA peut causer le cancer mais cela personne n’en parle… Je vous laisse découvrir l’histoire de Camille.
Après 2 ans d’attente Camille tente l’aventure de la PMA
Après 2 ans d’essais et des examens qui ont révélé des problèmes d’infertilité, nous avons décidé, mon compagnon et moi, d’avoir recours à la PMA. Malheureusement, les 5 tentatives n’ont pas fonctionné. Le dernier essai a eu lieu en mai 2015. Deux mois plus tard, on me diagnostiquait un grave cancer du sein.
Avant de démarrer ma première FIV, j’ai fait une mammographie, la première de ma vie, en juillet 2013, à l’aube de mes 40 ans. Aucun problème à signaler. À cette époque nous étions confiants, convaincus que ces traitements pourraient nous aider à devenir parents. J’étais même remplie d’espoir lorsque je voyais les photos des bébés dans le cabinet du médecin.
Je me disais même, qu’un jour, il y aurait peut-être aussi une photo de notre enfant sur ce mur. Malheureusement, cela ne s’est jamais produit.
Après deux essais, le médecin nous a conseillés de nous diriger vers un don d’ovocytes
Parce que le taux de réussite était faible avec mes propres ovules. Ma réserve ovarienne étant basse, mes ovocytes n’étaient plus de bonne qualité. Si nous choisissions le don, nous avions, selon lui, 80 % de chance que cela fonctionne. En France, le don est gratuit et les donneuses sont rares, ce qui fait qu’on nous encourage à faire un don d’ovocytes à
l’étranger. C’était une décision difficile à prendre et nous n’étions pas prêts car nous devions d’abord faire le deuil d’un enfant biologique.
Je savais que je prenais de fortes doses d’hormones et je me souviens avoir demandé au médecin s’il y avait des raisons médicales qui pourraient m’empêcher de faire une troisième FIV. Selon lui, aucune. Le médecin m’ayant rassurée, nous avons donc pris la décision de continuer les traitements. La troisième FIV a également échoué.
En France, la politique de sécurité sociale en matière d’assistance à la procréation est très généreuse. La PMA est couverte à 100 % pour les françaises jusqu’à leur 43ème anniversaire. Quatre FIV et six inséminations sont prises en charge. Nous avons donc choisi d’en faire quatre. En vain. Le médecin m’a alors conseillée d’avoir recours à une chirurgie de la stérilité. J’ai ensuite tenté une insémination intra-utérine. Mais encore une fois, cela n’a pas marché.
Suite à cet échec, je me souviens avoir dit à mon compagnon que je voulais tout arrêter.
C’en était trop et il fallait que je préserve ma santé. Après ce 5ème essai, le médecin nous a invités à repenser au don d’ovocytes. Mais nous n’étions pas motivés par cette idée.
Deux mois plus tard, j’ai senti une boule dans mon sein. Etant donné mon passé « hormonal», j’ai tout suite décidé de faire une nouvelle mammographie.
Un mois plus tard, en août 2015, on m’a diagnostiquée, à 41 ans, un grave cancer du sein
Cancer qu’il a fallu soigner avec des traitements agressifs pendant un an et demi.
Je me souviens avoir appelé mon médecin pour lui annoncer mon nouvel état de santé. A ce moment-là, je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander s’il y avait un lien entre cette prise d’hormones et ce cancer. Il m’a répondu qu’il y avait un risque de cancer après 12 FIV et qu’il avait 2 ou 3 femmes comme moi chaque année.
Mon cancer était hormono-dépendant, c’est à dire que la tumeur se nourrit des hormones pour grandir et se développer. Comment ne pas imaginer que tous ces traitements n’aient pas joué un rôle dans l’apparition de la maladie ? Surtout quand on sait « les doses de cheval » que j’ai prises.
Les médecins n’ont pas tous le même son de cloche …
A l’hôpital où j’étais soignée, j’ai posé la question à tous les médecins que j’ai croisés. Le chirurgien m’a clairement dit que cela n’était pas cela. Un autre médecin m’a écrit « qu’il est difficile de penser que les oestrogènes à forte dose ne jouent pas un rôle. Mais c’est difficile à démontrer et d’avoir une certitude ». D’autres médecins m’ont dit que ce cancer était latent et que ces hormones avaient accéléré son développement. Pourtant la mammographie effectuée 2 ans plus tôt n’avait rien révélé. Un autre praticien m’a également précisé que nos conditions de vie (le stress, l’alimentation,
l’exposition aux pesticides…) ont un impact sur la manière dont nos gènes fonctionnent et sur l’apparition de maladies. Et que j’aurai peut-être ou peut-être pas développé un cancer du sein un jour.
Je ne cherche pas un fautif au fait que je n’ai pas pu avoir d’enfant.
Ce qui m’est arrivée est trop grave pour laisser cela de côté.
Tout effacer et faire comme si de rien n’était. Alors que je souhaitais donner la vie, j’ai failli perdre la mienne. Comment ne pas s’interroger après ce qu’il m’est arrivé ? Je me devais d’écrire mon témoignage pour prévenir les femmes et les hommes mais aussi pour aider les générations futures qui seraient un jour confrontés à leur désir de parentalité. C’est pour cela que j’ai écrit un blog A quel prix qui raconte toute mon histoire.
J’ai choisi de faire de la PMA car je pensais comme beaucoup de couples qu’elle serait la solution pour m’aider à avoir un enfant. Même si je savais que mes chances étaient minces,
j’avais envie d’y croire. Chaque échec était douloureux, mais nous continuions à penser que c’était possible. 10 % de chance ce n’est pas 0 % de chance. Il se trouve que cela n’a pas fonctionné. Dans ces moments-là, vous êtes fragile et aveuglé par votre désir d’enfant, le médecin devenant votre sauveur à qui vous vous raccrochez comme à une bouée de
sauvetage. Nous lui faisions confiance et il n’a jamais parlé des risques. J’aurai aimé avoir
plus d’information avant de démarrer ces traitements.
Pour moi, il faut qu’il y ait plus d’études sur la procréation médicalement assistée. Est-ce vraiment sans risques ? C’est la question que je me pose. Il faut également plus prévenir les femmes des limites de leur fertilité et aussi sensibiliser les hommes à ce sujet. On sait qu’on ne peut pas avoir des enfants ad vitam aeternam. Contrairement aux hommes, nous avons
une horloge biologique qui malheureusement nous presse de faire des enfants. Surtout après 35 ans lorsque notre fertilité commence à diminuer. Et il faut avoir conscience qu’on ne fait pas des enfants quand on le souhaite ou qu’on en a envie.
C’est avant tout dame nature qui décide pour nous. Face aux difficultés que je rencontrais pour avoir un enfant depuis mes 37 ans, j’ai décidé d’avoir recours à des traitements hormonaux à l’aube de mes 40 ans. C’était déjà trop tard. En franchissant la porte de ce cabinet spécialisé, mon compagnon et moi cumulions trop de problèmes pour que cela puisse fonctionner. Mais nous avons voulu tenter. Cela aurait été dommage de ne pas suivre ces traitements qui s’offraient à nous. Nous avions droit à 4 FIV, alors pourquoi ne pas essayer ?
Notre espérance de vie ne cesse d’augmenter mais notre fertilité ne bouge pas. On fait des enfants de plus en plus tard et face à ce glissement de notre société, on est de plus en plus nombreuses à se retrouver dans les cabinets de PMA pour tenter de rattraper le temps. Le problème c’est que la procréation médicalement assistée c’est bien quand on a les trompes
bouchées, pas quand on a dépassé l’horloge biologique .
Ce que l’on ne dit pas assez non plus, c’est que la PMA c’est un véritable parcours du combattant. Un parcours long et difficile, sans garantie de succès. Dans notre cas, nous avons connu 5 échecs consécutifs. Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. On estime que la procréation médicalement assistée ne permet qu’à 1 couple infertile sur 2 de devenir parent .
On ne parle pas assez de ces échecs alors qu’ils concernent énormément de monde.
On préfère mettre en avant la PMA porteuse d’espoir, celle qui marche. Pas celle, qui laissent au bord de la route de nombreux couples.
Après un cancer, de nombreux traitements en PMA, il est temps pour nous de nous arrêter là. Comme m’a dit mon compagnon un jour, il faut passer à autre chose car le destin a décidé que nous n’aurions pas d’enfants. Nous avons fait ce deuil, ce qui ne veut pas pour autant dire que notre vie n’en est pas moins enrichissante. Elle est juste différente et pas dans la norme sociétale actuelle. Ce qui compte désormais c’est d’avoir des projets à deux,
de profiter de la vie et d’aller de l’avant comme nous le faisions avant de démarrer ce double parcours du combattant…
Pour connaitre l’histoire de Camille plus en détail RDV sur son blog
Je crois qu’il faut faire attention avant de faire un lien de cause à conséquence. Bien sûr la PMA est un parcours très éprouvant, un parcours médical qui avec ses traitements comporte des risques, mais pour affirmer un lien de cause à effet, il faudrait étudier l’incidence du cancer du sein hormono-dépendant chez les femmes en général, versus les femmes en parcours PMA. Il y a tellement d’autres causes possibles, comme évoqué dans l’article : pesticides, pollution, contraception hormonale, facteurs génétiques…
Bien-sûr c’est un facteur aggravant je dirais
effectivement, il faudrait un échantillon représentatif et un échantillon témoin… or les études sérieuses sur le thème n’existent pas, et c’est bien là le problème: comment se fait -t-il qu’en 40 ans, personne n’ai pensé à financer une seule étude vraiment sérieuse sur le sujet, sachant les doses énormes d’hormones administrées? Certains y voient la mauvaise volonté de la part des cliniques PMA, qui auraient peur de voir leur clientèle hésiter… c’est probablement une des explications. Avec le fait que la santé des femmes passe bien loin derrière celle des hommes…
Bises
Nath
Je suis tellement D accord….
C’est un témoignage qui m’a beaucoup touché.
J’imagine à quels points ces épreuves ont du être douloureuses pour Camille et je lui souhaite plein de bonheur, à elle et son chéri. <3
Ne pas avoir d’enfant et devoir se battre pour sa propre vie ….
C’est un témoignage qui me touche beaucoup car nous sommes passés brièvement par la PMA mais pas mal de nos amis ont eu, ou ont, des parcours plus longs.
Clairement, on informe pas assez les femmes (et on commence à avoir de belles preuves pour les hommes aussi) que l’horloge biologique est impitoyable. Certes ça peut super bien marcher à l’approche de la quarantaine et même un peu après. Et tant mieux pour celles pour qui c’est le cas. Mais ce n’est pas non plus la majorité, surtout si on a pas eu d’enfants avant.
Je crois que c’est un couple sur 3 qui ressort de la PMA sans enfants. On est loin de l’image: on fait une FIV et c’est sur que ça marche. Le sujet reste encore vraiment tabou et c’est bien dommage car je vois que dans ma génération (personnes nées entre 85-92) ça concerne BEAUCOUP de couples.
Pour ce qui est du lien cause à effet avec les traitements de PMA, je pense qu’il faudrait faire des études poussées avant d’avoir des certitudes. Malheureusement l’âge de la patiente joue aussi un rôle, sans compter ces saletés de perturbateurs endocriniens dont on commence à peine à mesurer les effets dévastateurs.
Oui c’est un facteur de risques en PLUS sauf que quand j’ai demandé a ma gynéco elle ma certifié que c’était sans risques… le problème de la fertilité ce sont les stars qui deviennent maman a 47 ans et laisse penser que c’est possible et normal…