Témoignage : comment se reconstruire quand on a été victime de harcèlement scolaire…

Il y a quelque temps, j’ai reçu un mail qui m’a particulièrement émue… Une ancienne victime de harcèlement scolaire devenue adulte souhaitait que je l’aide à diffuser son histoire qui m’a énormément touché. Maintenant qu’elle est adulte elle fait du harcèlement scolaire un combat, elle sensibilise les enfants dans les écoles…
Je vous laisse découvrir son histoire, son combat.  Merci à toi Cléo Dangoin.

Comprendre le harcèlement scolaire

Quand j’avais 12 ans. L’an sacré 2004. Sac à dos, séries télé, physique-chimie, anglais. Le collège. A ce moment-là, le harcèlement en milieu scolaire n’était pas un sujet. En revanche, on parlait de tête de turc, on parlait de souffre-douleur, on parlait d’adolescence, tout bêtement.

Ça consistait en une série de petites humiliations et de petits isolements, de surnoms sur le physique (pas comme il faut), et sur la personnalité (un peu trop intello). Sans aller jusqu’aux violences physiques, et avec la petite influence qu’avaient déjà la technologie sur nos comportements, le harcèlement à l’école était là et bien là.

Ensuite, quand le harcèlement est devenu un sujet d’actualité, quand on a commencé à le dénoncer vraiment, j’ai fait le point. Qu’est-ce que j’avais vécu ? Est-ce que c’était ça ? Et pourquoi je ne savais pas que c’était ça ? Pourquoi mes plaintes n’avaient pas été entendues en tant que telles ? Et surtout que faire de tout ça, que faire de cette histoire ?

Que faire en cas de harcèlement scolaire ?

Auteure, metteure en scène, prof de théâtre, j’ai décidé de proposer un spectacle aux écoles et aux communes, avec des débats et des ateliers théâtre pour parler harcèlement et bienveillance, pour parler solutions. Avec Noémie, ma co-metteure en scène, et Yvon, comédien, nous donnons des clés et des appuis aux enfants de 8 à 14 ans. Nous racontons des histoires plus ou moins réalistes dans un spectacle de fiction, né pour décaler la vraie vie, et nous échangeons beaucoup ensuite, selon les besoins des écoles et des groupes.

Les solutions existent, et de toutes sortes : tout d’abord, il faut bien définir ce qu’est le harcèlement. Il y a harcèlement quand il y a violence, physique, verbale ou psychologique à répétition. Le but n’est donc pas de ranger toutes les confrontations dans cette case, d’éviter tout conflit ou de poser une étiquette sur les enfants fauteurs de trouble. Il convient par contre de comprendre et repérer les mécanismes de cette répétition.

Il faut aussi, et c’est en partie notre rôle, maintenir des liens entre les enfants et le monde extérieur. Faire grandir leur confiance en les encourageant à découvrir leurs talents, à échanger avec des personnes qui ne soient ni à la maison, ni à l’école. 

l’école n’est pas le lieu de tout

C’est là aussi que notre travail a un poids. Il ne faut jamais perdre de vue que l’enfance, aussi chargée en événements, aussi bizarre qu’elle puisse paraître aux enfants, n’est pas la seule chose qui existe, que l’école n’est pas le lieu de tout, et qu’il y aura tant de choses, tant de personnes, tant d’endroits qui nous donneront du courage. Pour moi, à ces moments-là, il s’agissait d’être heureuse la plupart du temps.
Avec des copains, oui, mais aussi pendant des activités artistiques à l’extérieur de l’école, à la maison, où j’étais appréciée et très entourée… et ensuite, il s’agissait d’attendre que le reste passe. C’est un dernier conseil que je vous donnerais, grandes personnes. Quand la confiance se fait rare et quand les temps se font durs, répétez aux petites personnes chez vous qu’ils valent leur pesant d’or et que leurs difficultés ne sont pas la seule chose qu’ils connaîtront. 
Notre spectacle m’a permis de créer quelque chose avec mon histoire, d’aider à mettre des mots, à mettre de la fiction dans plein de petites histoires pas marrantes, les miennes et celles des autres. Le tout sans drame, avec humour, poésie, et créativité. Car tout peut aller mieux en donnant de la valeur aux bonnes choses.

Le spectacle qui dénonce et combat le harcèlement scolaire


Voilà les quelques infos complémentaires sur le harcèlement http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr 
Numéro de téléphone : 3020

Son spectacle : https://www.facebook.com/nomadiserane/

Il est aussi toujours bon de rappeler qu’en cas de violence, les autorités sont aussi une solution.

4 Replies to “Témoignage : comment se reconstruire quand on a été victime de harcèlement scolaire…”

  1. Très beau témoignage .. Un joli exemple de résilience !
    Je trouve ça super qu’on en parle de plus en plus, ainsi, on fera changer les choses !
    Merci pour ce billet !

    1. Oui il le faut…

  2. Il y a quelques temps j’ai appelé ce numéro vert… c’est fou il y a des choses dans une vie qu’on aimerait vraiment ne jamais avoir à faire.
    Ici c’est au CE2 et c’est des violences physiques et verbales.
    Il est temps de panser les blessures c’est difficile.
    J’aimerais en parler sur le blog, j’ai tant à dire mais c’est l’histoire de mon fils c’est compliqué, je ne voudrais pas que ça reste et qu’on puisse se servir de ça contre lui.

    1. Tres délicat pour ton petit garçon… j’espère quil va mieux…

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