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Le triste témoignage d’Anne : Grandir avec un parent toxique et s’en sortir.

Grandir avec un parent toxique …

Aujourd’hui, j’ai eu envie de vous parler de mon amie Anna.

Anna est une vraiment chouette personne, elle est celle sur qui on peut toujours compter, elle a le cœur sur la main , toujours au rdv et pourtant Anna a eu une enfance destructrice. Elle aimerait que je vous parle d’elle, pour que les adultes d’aujourd’hui victimes des mêmes traumatismes ne restent pas dans la douleur, elle voudrait aussi vous dire que l’on peut s’en sortir.

Anna était une petite fille très attendue par ses parents, elle n’était pas un accident bien au contraire. De l’extérieure, elle avait une vie de rêve, des parents bourgeois, des vacances au ski, à la mer autour du monde, des hôtels de luxe, bref une vie de château.

Et pourtant, derrière cette façade de la parfaite petite famille se cache un cauchemar, celui que l’on a du mal à imaginer.

Anna a été humiliée par sa mère, depuis toujours, elle a d’abord été trop grosse (alors que parfaitement normal !!), sa mère lui achetait des vêtements trop petit pour qu’elle s’y sente mal et qu’elle ait envie de maigrir, en lui faisait remarquer qu’elle était boudinée et pas jolie…
Elle entendait à longueur de journée, qu’elle était nulle à l’école (alors que parfaitement dans la moyenne) et, qu’elle ne réussirait rien dans sa vie car elle était stupide.

Durant son enfance, ce sont donc toutes sortes d’humiliation qui ont habitées son quotidien, sans que personne ne se rende jamais compte de rien. Son père, un homme égocentrique et égoïste n’a jamais prêté la moindre attention aux comportements ignobles de sa femme, préférant son confort personnel à des disputes pour protéger sa petite fille.

Viens le temps où tout s’accélère, la violence est à son point culminant …

A l’adolescence, sa mère a passé la vitesse supérieure en humiliation et insultes, sauf que par peur que sa fille lui échappe, elle a bien rodé son jeu en la faisant culpabiliser en permanence.
Elle appelait sa fille en pleurs, lui gâchant tous ses moments avec ses amies, en l’obligeant à tout quitter pour la rejoindre, ce que la pauvre Anna faisait toujours sur le champs, quitte à traverser la France….

Sa mère a humilié Anna devant ses amies, puis l’a supplié en pleurant de revenir. Elle a toujours tout pardonné, car c’est sa mère : on ne peut pas faire de mal à son enfant dernièrement, si ?

Anna a enfin eu son appartement, elle pensait respirer mais c’était encore pire, elle devait en permanence obéir à sa mère et rentrer la voir dès qu’elle claquait des doigts.

Et quand elle rencontre l’amour, l’explosion …

Mais ce qui a complétement fait exploser la vie d’Anna c’est quand elle est tombée amoureuse de Louis. Un joli mec, plein de confiance en lui, qui avait grandit dans une famille aimante et qui était choqué de la relation destructrice qu’Anna entretenait avec sa mère.

Louis, au départ a dû subir la haine et la jalousie de la mère d’Anna, ses insultes, ses remises en question. Mais ce qu’il a dû le plus subir ce sont toutes ses tentatives de détruire leur couple, pour rendre sa fille malheureuse et pouvoir la posséder comme une poupée de chiffon.

Mais le couple est solide, très solide. Anna a trouvé un pilier dans son amour avec Louis. Elle reprend confiance en elle, apprend qu’elle a beaucoup de valeur, qu’elle a le droit à l’amour et qu’elle n’est pas une merde.

Mais, c’est difficile car Anna est pleine de remords. Elle a du mal à couper le lien toxique. Elle se sent tellement redevable à son « poison » de mère. Elle s’accuse de tous ses maux, même de son alcoolisme… Elle pense que tout est de sa faute, et se rend encore parfois malade.

A bientôt 35 ans, Anna a enfin réussi à couper le cordon avec sa mère. Elle est libre de vivre, d’aimer Louis. Elle a eu des enfants qu’elle aime profondément.

C’est pour eux qu’elle a décidé de se faire soigner. Elle avait si peur de reproduire le poison qui avait habité et détruit sa vie… La guérison a été difficile, longue et accablante … Car quand elle a fait l’amer constat que sa vie était encore pire que ce qu’elle s’était imaginée, elle a dû partir d’encore plus bas.

Si vous verriez la mère qu’elle est maintenant. Cet amour inconditionnel qu’elle a pour sa famille, toute cette bienveillance. Personne ne pourrait imaginer ce qu’elle cache sous sa jolie frimousse blonde

Comment Anna a réussi à s’en sortir ?

1- Trouver un compagnon sur qui on peut compter ( a défaut une amie ou un ami), une épaule solide.

2- Il ne faut pas avoir honte d’en parler à un professionnel ( ici Anna a vu un hypnothérapeute et un psychologue EMDR).

3- Couper le lien qui vous lie au parent toxique… Vous avez Le droit de ne plus aimer vos parents. Avec le temps, les émotions réprimées dans l’enfance se transforment en maladies…

4- Faire le deuil d’un parent normal … « Mais il en reste d’autres à franchir : celui, surtout, de l’abandon des attentes, du renoncement à l’espoir de connaître un jour ces échanges affectifs sincères, l’authentique communication, dont j’avais tellement manqué auprès de mes parents. Je les ai finalement connus auprès d’autres personnes, mais seulement après avoir déchiffré l’entière vérité sur mon enfance, avoir saisi qu’il m’était impossible de communiquer avec mes parents et mesurer combien j’en avais souffert. »

Anna voudrait aussi vraiment vous conseiller de lire Alice Miller (que j’adore) le corps ne ment jamais, un livre qui l’a aidé à couper et à comprendre…

Je tenais à vous dire, que j’ai eu beaucoup de mal à raconter l’histoire de ma si tendre amie, sans avoir les larmes dans les yeux à l’écouter, à sécher ses larmes parfois. Ne restez par seule ! Faites comme Anna : osez sortir du silence … Vos nombreuses réactions et échanges me motivent chaque jour à vous écrire, merci à vous, merci pour elle qui a pu témoigner.

Avez-vous eu des parcours similaires ? Et vous, comment avez-vous réussi à vous en sortir ?

J’attends vos réactions en commentaires.

Categories: Maternité
Maman Pavlova:

View Comments (45)

  • Très beau témoignage, pleins de belles choses pour Anna ! Il faut être très courageux pour chasser ces démons qui nous hante.

  • Quelle histoire. Dans une autre mesure, j'ai grandis avec un mère à ce moment là de nos vies, complètement toxique.

  • Temoignage poignant et dur a la fois. Les parents doivent être là pour pousser leurs enfants vers le haut et non les rabaisser. Le père est aussi fautif parce qu’il n’a pas joué son rôle de protecteur. Heureusement qu’elle est tombé amoureuse d’une personne équilibrée.

  • J'ai moi aussi eu une maman toxique et un papa égoïste, je ne m'en suis toujours pas remise.

  • Bonjour,
    Quel âge à Anna aujourd'hui? Moi j'en ai 23. Et je me sentais seule au monde, dans ma douleur, bien que j'avais un frère et une petite soeur.
    Mais aujourd'hui je découvre des années plus tard que notre mère n'a pas été la seule à nous faire vivre une vie pareille.. pleine de frustrations, propos insultant, égoïste, de reproches constant.. Merci de mettre à jour cet terrible histoire qui aide les autres dans le même cas.
    J'ai aussi découvert le secret qui m'a sauvé: l'amour !
    On peut s'en sortir ! Et vivre heureux ! Courage à ceux qui vivent cette situation. Encore aujourd'hui, j'ai besoin d'en parler aussi.

    • Elle va avoir 32 ans :) votre âge en miroirs l'amour est le secret c'est certain plein de belle chose à vous

  • Bonjour, triste enfance ... la mienne y ressemble avec les coups de toutes sortes(claquette, fils electriques et j'en passe.
    Aujourd'hui, maman de deux enfants merveilleux , j'arrive à me reconstuire grâce à eux et aux victoires quotidiennes qui font que je ne lui ressemble pas, ouffff!!!
    Je commence à me liberer d'elle psychologiquement aprés de grosses crises d'angoisses qui m'ont poussé à consulter.
    J'y ai laissé mon mariage et mes freres, j'en ai cinq ne comprennent pas ma distance car ils ne veulent pas voir le monstre qu'elle est réellement

  • Bonjour, j'ai vécu exactement le même parcours, c'est fou j'ai l'impression de lire mon histoire, j'avais une famille toxique et maintenant à 32 ans je viens de couper les ponts avec mes parents et mon frère. aujourd'hui toute la haine que j'avais en moi cette colère qui me rongeait commence peu à peu à partir, c'est aussi mon compagnon, sa famille, et ma fille qui m'ont sauvé à ne pas devenir dépressive ou folle... enfin et bien sûre moi-même :) merci en toute cas pour ce témoignage d'Anna!

  • Bonjour
    Jai beaucoup d'admiration pour celles qui arrivent à s'en sortir. J'ai 34ans et je n'y arrive toujours pas. Pourtant j'ai bien conscience des choses je sais bien que ce n'est pas normal d'être violentée rabaissée et d'avoir ses phrases ignobles qui raisonneront à jamais dans ma tête... "moi de toute façon je voulais un garçon pas une fille" j'ai été la seule à être mal traitée mes frères étaient ses héros.
    Des fois je pense à mon 1er souvenir à 3ans de mon plâtre qui allait de mon pied à mes hanches elle m'a cassé la jambe et fissuré le bassin. Mais c'était ma faute!
    Je suis maman et futur maman et jai tellement besoin de me libérer de son ombre mais je n'y arriverai jamais elle a trop bien bossé sa victimisation! Cest trop tard pour moi
    Courage à toutes soyez fortes

    • Ce n’est pas de l’admiration pour elle que tu dois avoir mais de la compassion pour toi ... ton témoignage me touche bcp si tu veux un espace ici pour témoigner (anonymement ou non) et laisser partir un peu de tes démons c’est avec plaisir que je te l’offre ici ...

  • Bonjour, je m'appelle Aurelie, jai 41ans. Enfant nee dun adultère. Ma mère a trompé son mari et m'a eu avec un autre sans quil ne le sache. A 14 ans, elle me la avoué et ma dit de garder le secret, de rien dire à mes 2 grands frères, ni à mon père qui ma élevée. Ma mère a toujours été dure avec moi, a me commander, a me traiter comme une moins que rien, comme une enfant, comme la petite peste de la famille. A toujours me rabaisser devant les autres, et mm à me dire que je n'aurais jamais dû naître. Elle a tjs voulu s'immicer dans ma vie amoureuse, a critiquer mes copains. Diriger ma vie, faire ce quelle dit... m'imposer ses idées, critiquer le moindre de mes faits et gestes. Venir chez moi a l'improviste, fouiner chez moi, me dénigrer auprès de mes voisins et famille. Je fais des crises dangoisse depuis mes 22 ans.
    Jai 2 enfants, 1 de 19 ans et 1 de 9 ans. En 2013, elle a écrit aux services sociaux en disant que j'étais inapte à m'occuper de mon fils, que j'étais immature, que j'étais une mauvaise mère. Jai donc eu une enquête pdt 1 an avec assistante sociale, psy, etc... affaire qui a ete classee. Jai réussi à lui pardonner ce quelle ma fait. Elle a recommencee en 2017, en inventant d'autres faits : que ma maison était sale, que j'étais une mauvaise mère, que je ne nourrissais pas mes enfants etc... cette fois cela a duré moins lgt. Les services sociaux ont classé l'affaire et dans leur rapport ils indiquent que ma mère est toxique. Elle a réussi à me prendre mon fils de 19 ans, cela fait 3 ans quil vit chez elle, elle la monté contre moi, lui a fait demander une pension alimentaire de 300e par mois au tribunal car 150e ne lui convenait pas.. Cest un bref résumé de ce quelle ma fait.. mais il y aurait tellement a dire...
    A ce jour, je ne men remets pas. Jai coupé les ponts avec elle, mais ne me laisse pas tranquille. Je suis en arrêt maladie depuis quelques mois, Elle appelle à mon travail pour savoir si je travaille tjs, elle questionne mes voisins, etc... je ne sais pas ce quelle prépare encore dans mon dos.
    Mes crises dangoisse sont de plus en plus fortes. Je vomis, me vide, je pleure, je narrive pas a digérer tout ce quelle ma fait... mon fils me manque mais il la défend corps et âme...
    Cest dure pour moi et narrive pas en men sortir, je vois une hypnothérapeute mais pas de résultat pour l'instant.
    Voilà...

    • Mon dieu mais c’est tellement dur de te lire ... comment c’est possible d’être aussi horrible avec son enfant ...

      • Cest la question que je me pose, qui me hante chaque jour. Je ny suis pour rien si je suis née, elle me rend coupable de ma naissance. Tout ce que je sais, cest que malgré que jai coupé les ponts avec elle (elle habite à 10km de chez moi), je narrive pas a faire le deuil. Jy pense tous les jours, je pleure tous les jours. Je suis sous anti dépresseur et anxyolitiques, ça me permets de diminuer mes crises dangoisse mais ça ne m'apaise pas... j'aimerai tellement digérer ce quelle ma fait et passer à autre chose mais je ne suis pas tranquille. Elle est obsédée a me faire du mal, elle a la haine et je pense quelle ne s'arrêtera pas là.
        Depuis 2013 cest procès sur procès : elle a été chercher le père de mon grand pour quil demande la garde alors quil ne lavait pas reconnu, elle a demandé droit de visite et d'hébergement de mon fils, les services sociaux, la pension alimentaire. Elle a écrit a la caf en disant que je touchais l'allocation de soutien familial alors que je ne payais rien a mon fils alors que je payais son pensionnat, et toutes les autres charges... je vis un calvere. Là jai appris quelle voulait faire appel de la décision pour la pension alimentaire, elle ne digère pas le fait davoir perdu et 150e de pension par mois est trop peu alors que mon fils travaille maintenant...
        Je pense que tant quelle sera en vie, son obsession sera de m aneantir. Et elle y arrive...

        • Mais tu as déjà pris de bons avocats pour te défendre cette femme est un monstre

          • Oui jai eu un très bon avocat, qui ma toujours fait gagner mais cela n'empêche pas quelle ne s'arrête pas. Elle est persuadée quelle a raison et ne lache rien. Elle a même porter plainte contre les services sociaux lorsqu'elle a lu le dernier rapport, où c'était noté quelle était toxique...

          • Bonjour
            À la fois très beau et triste témoignage. Je me reconnais dans celui ci ou plutôt je reconnais le portrait de ma mère. Merci d’aborder ce thème délicat et même un peu tabou au yeux de la société. La mère étant constamment mise sur un pied d’estal or, toutes ne sont pas aussi bienveillantes et aimantes comme majoritairement pensé dans la mémoire collective. À 40 ans beaucoup me disent encore lorsqu il m’arrive d’aller lui rendre visite, profites de ta maman, prends soin de ta maman. Mais si ils savaient ce que cette maman en question m’a fait subir... À mon âge, j’en souffre encore de ce manque total d’affection, à aucun moment elle n’a su montrer son amour envers moi, jamais de câlins, ni la moindre consolation (seulement deux bises par an le jour de mon anniversaire et noël). Ce n’est pourtant pas faute d'être allée vers elle.
            Il est vrai je n’ai manqué de rien matériellement parlant, elle ne m’a jamais battue.
            Ces conseils que vous donnez, je les ai appliqué le plus tôt possible dès que j’ai pu prendre mon indépendance. J’ai été fort chanceuse d’être tombée sur des personnes, des hommes aussi bienveillants à mon égard. Je suis épanouie aujourd hui et globalement heureuse parce que j’ai choisi la vie et les gens qui m’entourent.
            Aujourd’hui je suis en contact téléphonique une fois par semaine avec ma mère. Mais même ces moments d’appels restent une source d’angoisse. Aussi, je m’y rends chaque été une semaine car elle est âgée, je suis fille unique et je culpabilise de ne pas m’en occuper. Je ne vous décris pas que ces semaines sont un enfer mais avec le temps, j’ai appris à les préparer. Et surtout je m’octroie toujours quelques jours ensuite pour m’en remettre.
            Votre conseil sur des consultations chez des professionnels me semble être de bons conseils et je crois qu il est temps pour ma part de prendre un rdv. Seulement je me dis que celle qui a besoin de consulter avant tout est ma mère. Cependant à l'évocation d’une telle thérapie, elle n’est pas folle, dit elle. Car bien entendu mélangé à cet incapacité de donner l’affection il y a aussi un véritable manque de culture. Les livres, les cinémas, les musées, les expos, la musique, les voyages, bref tout ce qui touche la culture n’ont jamais fait partie de mon enfance ni de la sienne par ailleurs.
            Seul le « quand dira t’on » résonnait beaucoup trop fort.
            Parfois, lorsque je pense à cette relation de mère fille depuis 40 ans, il m’arrive parfois que la tristesse m’envahit. Même si ces moments ce sont tout de même rare parce qu avec le temps j’ai réussi à les maîtriser. Et surtout je pense à mon parcours, à quel point j’ai été courageuse, à quel point je me suis battue. Le chemin est long mais croyez moi, tout au long il y a de belles choses et surtout saisissez les.
            Merci de m’avoir lu et à tous ceux qui se battent, gardez le courage le bonheur apparaît toujours.
            RoseKarma

          • Olala ... j’ai le cœur serré pour toi et surtout je te trouve bien courageuse et gentille de ne pas lui avoir claquer la porter à la tête ... si tu veux témoigner ici c’est avec plaisir je n’aime pas les tabous et les nons dit et si tu savais le nombre de gens que ce genre de témoignage aide ... je t’embrasse

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