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Bouleversant témoignage : Je suis l’enfant d’un déni, ma mère ne m’a jamais aimé.

Témoignage d’une enfant issu d’un déni de grossesse

On parle, de plus en plus, du déni de grossesse de nos jours. On trouve sur internet de nombreux témoignages de mères ou de pères qui parlent de ce bébé pas vraiment désiré mais que l’on a dû apprendre à accepter (et bien souvent aimer heureusement).

Ici, je vais nous amener de l’autre côté du miroir, et c’est l’enfant d’un déni qui va venir nous raconter son terrible et touchant témoignage, celui d’une enfance sans aucun amour maternel, celui d’une vie ou votre mère n’a jamais voulu de vous et ne se cache pas de vous le dire…

 

– Quel âge avait votre mère à votre naissance ?
Ma mère avait 21 ans quand je suis née.

 

– A quel moment a t-elle découvert que vous étiez là ?
Elle a « découvert » qu’elle été enceinte, pendant qu’elle été en train d’accoucher ! Mes grand-parents et ma mère étaient en vacances dans leur maison de province, dans la nuit ma mère a commencé à se sentir mal, maux de ventre, envie de vomir … Ma grand mère a eu peur et a cru à une occlusion intestinale car son ventre a doublé de volume en quelques minutes (je pense que c’est au moment où j’ai dû me retourner). Ils ont appelé un médecin. Le temps qu’il arrive, je suis née dans les bras de ma grand-mère qui n’a pas compris tout de suite ce qu’il s’était passé :  la panique totale quoi!

 

 – Quelle a été sa réaction et celle de votre famille ?
Ma mère n’a pas eu de réellement de réaction, arrivée à la maternité le lendemain matin, mes grand-parents incrédules; ce sont rendus compte qu’elle m’avait déjà donné un prénom c’est tout, elle en a jamais vraiment parlé…

Mes grand-parents ont  » réalisé  » ce qu’il venaient de se passer quelques heures plus tard, ma grand-mère l’a plutôt bien pris (une femme extraordinaire qui a eu énormément de difficultés à avoir des enfants, elle a eu les traitements de l’époque pour en avoir. Résultat : 6 fausses couches et un enfant né mais décédé à 3mois, ma mère a été adopté) du coup je pense qu’elle était heureuse d’être mamie, mon grand-père était plus « distant  » et je pense savait que ma mère ne serait pas capable de s’occuper de moi (il n’avait pas tord)…
Dans le reste de la famille, il y a eu : ceux qui compatissent, ceux qui ne comprennent pas et ceux qui s’en fichent.

 

– En quelle année est-ce que cela est arrivé ?
Je suis née le 19 Mai 1991

 

– A t-on traité votre mère de simulatrice ?
Oui, son patron de l’époque lui a dit qu’elle n’était pas l’exemple à suivre et il l’a ensuite mise à la porte …

 

– A t-elle eu d’autres enfants après vous ?
Elle n’a pas eu d’autre enfants, mais je sais qu’elle a avorté 2 fois.

 

– Comment avez-vous appris que vous étiez un enfant de deni ?
Et bien, ma grand mère m’en a parlé assez tôt, peut-être pour comprendre les blagues ou réflexions de certaines personnes, pour m’aider à « comprendre  » pourquoi ma mère n’était pas trop proche de moi…

 

– Décrivez-nous votre relation avec votre mère :
La relation avec ma mère, c’est difficile de l’écrire mais je dirai : le néant.
Bébé, elle s’est occupée de moi (biberon/couches/balade..) comme avec une poupée. Mais, dès que j’ai commencé à marcher, elle a commencé à arrêter. A l’époque, elle habitait encore chez mes grand-parents, du coup, comme elle devait travailler, je restais avec ma grand-mère quasiment tout le temps.
Ma mère ne s’est jamais privée : sortie, vacances, petits amis … moi je suis toujours passée après.
J’ai un souvenir terrible ( j’avoue que j’ai oublié pas mal de choses par choix) j’avais 6/7ans, je pleurais parce que je voulais un gâteau mais ce n’étais pas l’heure. Ma mère est venue vers moi ( impressionnante car elle fait 1m82) elle s’est baissée doucement vers moi, elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : » je t’aime Pas, tu m’as gâché la vie! » J’ai arrêter de pleurer et ma grand-mère est venue en courant. A partir de ce jour, dans ma tête je n’avais plus de mère.

 

 – Pouvez-vous nous décrire votre enfance ? Avez-vous été heureuse ? Est-ce difficile de grandir sans l’amour d’une mère et comment avez-vous surmonté cela ?
J’ai eu une enfance très heureuse car, vous l’aurez compris, j’ai eu des grand-parents merveilleux. Je n’ai manqué de rien du tout.
Sincèrement, j’ai toujours « ressenti » ce vide entre ma mère et moi, mais, j’avais ma grand-mère qui comblait cet amour donc je ne me suis jamais sentie mal aimé.

 

– Avez-vous envie d’avoir des enfants ?
Je n’ai jamais eu envie d’avoir des enfants…
J’avais un homme dans ma vie, relation compliquée comme on dit sur Facebook. ..

Un beau jour, au travail je fais un malaise, ma patronne en rigolant me dit  » tu es enceinte ou quoi? ». Je me suis dit  » mais non ». J’ai fait un test le lendemain il était positif. Arrivée à l’écho, on me dit que je suis enceinte de quasiment 14 semaines. J’ai eu beaucoup de mal à réaliser. J’étais pas prête, mais quelque chose en moi me disait que je devais garder ce bébé, et j’ai une jolie princesse de 2 ans et 3 mois. Je suis toujours avec le papa même si notre relation n’est pas toujours simple, je ne regrette rien.

 

 – Comment vous-êtes vous construite, malgré le manque d’amour, de désir de votre mère de vous avoir ?
Si je me suis bien construite et que je suis bien dans ma tête, c’est grâce à ma grand-mère c’est la personne que j’aime le plus sur terre avec ma fille, sans elle je ne serai rien.
Elle a toujours été là pour moi, sur tous les plans, dans les bons et mauvais moments. Je crois vraiment que nous sommes des âmes sœurs de famille.

– En avez-vous voulu à votre mère ?

Petite Oui, je lui en ai voulu. Je voyais mes copines parler de leur maman avec qui elles faisaient pleins de choses … A l’adolescence c’était très dur, ensuite il y a eu une cassure total. Il y a 9 ans, plus aucun contact, rien. Et là depuis peu, on se reparle (grâce /a cause) de ma grand mère car elle est malade et je n’habite plus dans la même région.

 

– Comment avez-vous réussi à aimer votre bébé et à ne pas reproduire le rejet de votre mère ?

Pendant la grossesse, je me suis posée pas mal de questions, je me suis demandée si j’allais l’aimer (dur mais vrai) Mais quand elle est née et que les sages femmes me l’ont mise dans les bras : c’était un moment magique. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je l’ai aimé immédiatement et je suis tout l’inverse de ma mère J’ai même arrêté de travailler pour me consacrer entièrement à ma puce.

 

– Avez-vous eu envie de vous confier à un psy pour évacuer ou de vous faire aider ?
Personnellement non, comme ma relation avec ma mère se dégradait avec le temps, ma grand-mère m’a emmené voir un psychologue vers 9/10ans, il lui a dit que j’étais normale …

Il a aussi vu ma mère et il lui a conseillé de faire une psychothérapie qu’elle n’a pas faite…

Sans la défendre, mais je pense vraiment, que ma mère n’a jamais accepté le fait d’avoir été adoptée avec une mère biologique qui l’abandonne (mais ça c’est un autre débat). Mais, nos problèmes relationnelles proviennent sûrement de ça aussi.

 

– Quels conseils donneriez-vous aux enfants de demi ?
D’avancer ! De ne pas rester bloqué dans le passé, de se donner des objectifs et que s’ils veulent des enfants, de ne pas se mettre la pression car je pense que lorsqu’on a eu un mauvais exemple, il faut tout faire pour faire l’inverse!

 

Le mot de la fin :

Je suis plutôt triste pour ma mère en faite, car maintenant que je suis maman je connais ce sentiment et je me dis qu’elle ne l’a jamais ressenti.
Je suis heureuse car j’ai eu la chance d’avoir quand même une famille, certains enfants n’ont pas cette chance…

 

Et vous, avez-vous été dans l’une ou l’autre de ces situations ?

 

 

Categories: Maternité
Maman Pavlova:

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