Le deuil Périnatal, quand le rêve devient cauchemar, une histoire bouleversante …

Le deuil Périnatal, quand le rêve devient cauchemar.

Être enceinte devrait faire partie, des plus belles choses au monde, accoucher devrait être la rencontre de votre vie, mais ce n’est pas le cas de toutes les femmes.

Aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet, poignant, je vais vous raconter l’histoire de mon amie qui a perdu son fils, ou plutôt son cauchemar.
Mon amie m’a fait l’honneur d’accepter que je vous parle d’elle, pour que d’autres mamans puissent dans son histoire, se sentir peut-être moins seule.

Il y a dans la vie des rencontres qui ne vous laissent pas insensibles, vous savez ces belles personnes qui viennent illuminer votre vie.

Le début de grossesse angoissante

Lorédana, est venue éclairer la mienne, de sa belle couleur ébène.

Quand je l’ai rencontré j’étais encore en parcours PMA, j’en voulais à la terre entière d’avoir le ventre vide, elle a été une des rares à qui j’ai eu envie de me confier, elle m’a fait rire, m’a compris et mon dieu qu’elle m’a fait du bien !

Lorédana est tombée enceinte en avril, et assez rapidement sa grossesse est devenue une grossesse à risques. Sans que l’on puisse vraiment expliquer pourquoi, elle a perdu beaucoup de sang. Après plusieurs passages d’urgence chez son gynéco, on a finalement pas compris d’où cela venait (poche et  hématome), elle a été mise en arrêt maladie et on lui a demandé de respecter un repos strict.

Un début de grossesse extrêmement stressant, qui lui donnait des angoisses terribles, à chaque perte de sang, et si c’était un début de fausse couche ? Difficile de se projeter, sans l’assurance des médecins qui vous diront que tout va bien se passer, car finalement qui le sait vraiment ?

Et enfin l’échographie des 12sa

Après des semaines à retenir son souffle, arrive enfin l’échographie officielle de déclaration de grossesse celle des 12sa.
Première chose assez déstabilisante dans son parcours, le médecin qui lui a fait l’échographie (que je connais bien car il m’a fait les miennes, et je l’avais adoré) a été assez comment dire … Déstabilisant… En effet, au moment où elle a voulu prendre rendez-vous pour l’échographie du 2ème trimestre, le médecin lui a dit, « Non, non vu comment se passe le début de la grossesse, on verra si vous avez besoin d’avoir un rendez-vous … » et il avait ajouté bon courage

Quand elle m’avait appelé pour m’en parler, j’avais été assez stupéfaite, je trouvais qu’il avait manqué terriblement d’empathie alors que pour nous il avait été juste génial. Parfois les médecins oublient peut-être qu’ils ont en face d’eux des couples plein d’espoir et d’angoisse j’imagine.

Cette échographie lui a permis de reprendre son souffle mais pas de respirer. Le décollement et les saignements avaient du mal à disparaître malgré le repos permanent.

Plusieurs fois, elle s’est rendu avec les pompiers aux urgences pour de nouvelles (importantes) pertes de sang. A chaque fois, les médecins étaient rassurants, le bébé grandissait bien et allait bien.

Et puis le drame, l’accouchement.

Un soir, Lorédana est allée se coucher mais elle avait très mal au ventre et au dos. Elle avait envie de vomir et la douleur ne s’arrêtait pas. N’ayant jamais accouchée, elle n’a pas reconnu la douleur des contractions et pensait à une douleur de la grossesse…

Mais à 3h du matin quand la douleur est devenue trop récurrente, les pompiers sont venus la chercher chez elle et l’ont encore emmenée aux urgences gynécologiques.

Son mec ne l’a pas accompagné, car c’était peut-être son 4ème voyage aux urgences, il finissait sa nuit et il allait la rejoindre sur le matin si besoin.

Et là, le début du cauchemar commence…

Quand Lorédana est arrivée à l’hôpital avec les pompiers, elle est arrivée le mauvais jour, au mauvais moment. Nous étions le 14 juillet, les urgences étaient engorgées par tous les fêtards très alcoolisés qui vomissaient un peu partout.

Sa grossesse n’étant pas forcement évidente physiquement, comme elle vomissait aussi on l’a probablement pris pour l’un des fêtards ivres.

Le médecin de garde était absolument débordé, et la gynéco de garde était en intervention d’urgence… Le service gynéco était fermé … Bref, rien n’était simple ce soir-là, ni pour elle ni pour le personnel médical.

Et puis l‘horreur est arrivée, seule sur un brancard dans un couloir des urgences, Lorédana a mis au monde son fils, qui est tombé dans sa culotte

Mon amie a appelé un médecin, en lui disant qu’elle perdait quelque chose, le médecin est enfin arrivé et a constaté avec horreur que son bébé était là. Il a proposé de lui enlever sa culotte ce qu’elle a refusé.

Elle a enfin été montée aux urgences gynéco et là, ils ont constaté avec horreur le drame qu’elle venait de vivre seule…

7h c’était l’heure de la naissance de son petit garçon, mais aussi de sa mort … Elle a perdu son fils seule, dans un couloir d’hôpital au milieu de fêtards bourrés, elle était à un peu plus de 4 mois de grossesse.

Cette épreuve ne l’a pas seulement traumatisée elle, mais son conjoint.

Qui a eu besoin de 6 mois pour reprendre les essais, Lorédana aurait voulu enchainer tout de suite sur la vie, mais son conjoint a eu tellement peur de la perdre elle aussi qu’il n’arrivait plus à vouloir d’enfant….

Je lui souhaite de tout mon cœur, d’avoir vite un nouveau bébé, qu’il naisse joufflu et plein de vie, pour que sa vie, mise entre parenthèse puisse enfin (re)commencer.

Et vous, avez-vous vécu un drame pareil ? Comment vous-êtes vous relevées ? Le deuil périnatal est un drame, courage à celles qui le vivent.

19 Replies to “Le deuil Périnatal, quand le rêve devient cauchemar, une histoire bouleversante …”

  1. C’est dramatique tout ce concours de mauvaises circonstances. J’espère que ton amie s’est bien faite accompagnée par la suite. Je lui souhaite sincèrement une seconde grossesse très épanouissante. Elle le mérite. Bon courage à elle.

    1. Pas si bien non … Je ne parle même pas du gynéco qui la suivis jusqu’au drame qui n’a jamais appelé pour savoir ce qu’il en était… Elle aura du donne la vie dans 15 jours c’est pour cela que j’ai voulu parler d’elle…

  2. Quelle horreur de part sa violence et sa tristesse.

    1. Oui 🙁

  3. Je suis bouleversée par ce récit. Ton amie a l’air si courageuse… Bien que ça n’était évidemment pas complètement de la faute du personnel, je crois que j’aurais incendié l’hôpital pour m’avoir laissée vivre tant de souffrance. Et trucidé mon mari de ne pas avoir été là ^^.
    Je leur souhaite beaucoup de bonheur pour la suite et je suis certaine qu’une bonne étoile va leur sourire. Qu’ils gardent de l’espoir et du positivisme :*

    1. Oh merci pour elle , je lui passerais tous les jolis mots comme les tiens. Elle n’avait pas la force de faire tout cela . Mais moi j’aurais réagis comme toi …

      1. Bonjour je suis la maman de loouka 4 ans atteint de trisomie 9p.
        Je découvre ton blog suite au post que tu as publier.
        Le deuil périnatal me concerne également, 3 e fc dû a ma translocation chromosomique toujours a 8sa . 2 cette année mes bébés se sont envolés en janvier 2020 et septembre 2020.
        J’étais seule chez moi j’ai souffert le martyre personne ne comprend la douleur d’une maman.
        Pour les autres c’est juste un embryon.
        Je serais ravie d’en discuter au besoin avec vous et les autres mamans .
        A bientôt.

        1. Oh ma belle quelle horreur tu peux faire tok témoignage quand tu veux sur mon blog 😉

  4. Bonjour,
    J’ai perdu un bébé à quatre mois de grossesse suite à une grosse fièvre ayant entraîné une rupture de la poche des eaux. Ça a été très difficile pour mon conjoint et moi. Heureusement, les personnels de santé ont été très à l’écoute j’ai réussi à dépasser ma tristesse grâce à un suivi régulier chez une psychologue. Je suis aujourd’hui à nouveau enceinte de jumeaux pour mon plus grand bonheur mais j’avoue que l’angoisse de perdre à nouveau ces bébés m’étreint encore régulièrement.
    Merci pour ce témoignage et plein de courage à ton amie qui ne doit pas hésiter à en parler et en reparler encore si elle en ressent le besoin.

    1. Plein de courage a toi … quelle tristesse 🙁 quel est ta dpa ?

  5. C’est tellement terrible et dramatique cette histoire… Au delà du deuil périnatal, il y a toute l’indifférence des professionnels de santé qu’elle a rencontré au fil de sa grossesse… Je lui souhaite la vie! Je lui souhaite un merveilleux bébé! Et un doux repos à ce petit ange…
    La vie est parfois cruelle. Une connaissance a perdu une petite fille après sa naissance il y a quelques années. Ils ont tenté d’avoir un autre enfant par la suite mais sans succès malgré un parcours PMA. Et puis, le miracle a eu lieu, 2 ans après l’échec de la PMA elle est tombée enceinte de jumeaux naturellement. Le bonheur! Et puis à un peu moins de 30 SA, elle a eu un gros souci de santé, a failli y passer. Ces jumeaux se sont accrochés encore quelques jours et elle a fini par accoucher prématurément. Quelques jours plus tard, ils s’envolaient vers leur grande sœur… Comment la vie peut être aussi cruelle?
    Je n’ai pas de mot! Juste du courage à toutes ces familles qui endurent de telles épreuves!

    1. Je n’ai aucun mot pour l’horreur de ton amie… simplement les larmes aux yeux… Merci pour mon amie

  6. Cette histoire est d’une violence inouie… Tout est atroce et inhumain, le suivi avant, les commentaires et la gestion le jour J… Un concours de circonstances dramatiques… j’espère que ton amie s’est faite accompagnée correctement et je leur souhaite tout le bonheur du monde. Après cette épreuve, on ne peut pas leur souhaiter autre chose qu’un bon gros bébé…

    Virginie

    1. Oui un bon gros bébé qui arrive jouflu et en bonne santé. Je l’admire dans sa capacité à se relever … C’est une super femme !@

    2. Et encore j’ai pas tout dis…

  7. Ce témoignage est bouleversant ! Cette épreuve a dû être terrible, et quel malheureux concours de circonstances … Beaucoup de courage à elle et vivement l’arrivée d’un nouvel enfant !
    (J’ai moi aussi fait une fausse couche à un terme moins avancé et j’en garde une trace profonde quelque part. Ta citation de Victor Hugo est très parlante).

    1. Merci pour elle… personne ne mérite de vivre une horreur pareil …

  8. J’arrive un peu longtemps après ce récit, il n’empêche que je souhaite à ces parents tout le courage du monde. Pour avoir traversé, il y a à peine un an, un deuil périnatal très douloureux et très compliqué (à un mois du terme), je ne peux que compatir et envoyer mes plus douces pensées.
    Il est clair que les gens en général (l’entourage, mais aussi malheureusement le personnel soignant) n’ont pas toujours les mots ou l’habileté d’accompagner ce type d’horreur. On manque beaucoup d’humanité, à force de se cacher derrière trop de pudeur ou derrière une froideur de façade. Et ces mots blessent encore plus lorsque nous les entendons alors que nous sommes déjà fragilisés par un deuil insurmontable.
    Merci d’en avoir parlé, c’est important de se rappeler qu’on est pas seuls dans ces épreuves.

    1. Merci pour tes mots doux et réconfortant, quand on connais votre histoire tragique on a le coeur serre … Je transmets ton mot a mon amie , merci pour elle courage à vous

Laisser un commentaire